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Les africains gagneraient à revisiter le projet qui avait autrefois mobilisé la pensée des Pères de l’indépendance, les fondateurs de l’Unité Africaine, l’Ancêtre de notre Union Africaine.
Comme eux, ils devraient ressentir la nécessité, dans l’urgence, du rassemblement d’une Afrique plus sensible et proactive au mouvement d’accélération des échanges dans le monde, et de formation des grands espaces économiques.
Pour mieux tirer profit de ce phénomène depuis appelé mondialisation, le Groupe d’Expertise sur les Réformes Institutionnelles en Afrique(GERIA) invite l’élite intellectuelle, les gouvernants des organismes publics et privés ainsi que ceux de la société civile africaine à se retrouver, pour mettre leurs talents et leur bonne volonté au service de la construction de l’Afrique.
L’Afrique, ne peut rien donner qui vaille, dans la dispersion. Il s’agit là pour notre Continent, d’un problème de survie. Se mettre au top, ou disparaître, avalé par les plus forts. Et pour y arriver, l’unité et l’union sont indispensables. Les Romains disaient dans leur haute sagesse : vae soli, malheur à celui qui est seul.
Nous sommes en effet, entrés dans des temps où seuls les gros contingents l’emportent. Les petits contingents, faibles de ce fait, sont vite grugés. L’Afrique ne réussira pas à relever les défis de demain, si elle ne se présente pas en rangs serrés pour construire enfin, de manière résolue, un avenir prospère, pacifique et radieux.
Si nous nous retournons vers notre passé, et déjà vers notre présent, nous nous rendons compte qu’il est lourd le tribut que nous avons payé, et que nous continuons à payer à nos divisions suicidaires et à nos paradoxes comportementaux.
Ce sont, sur le plan économique, le sous-développement ; sur le plan des relations humaines, inter et extra-communautaires, les tensions et les conflits armés ; il y a ainsi urgence à réfléchir sur les différences culturelles toujours source de conflits ; sur le plan culturel et de l’éducation qui conditionne le développement et le progrès, l’absence d’espaces et d’institutions compétitifs où se forgent les instruments de conquête de la nature, la nature de l’homme aussi bien.
Il va de soi que pour relever tant de défis, pour frapper avec plus d’optimisme aux portes du futur, il nous faut nous armer de ces vertus qui fondent les grandes Nations, et les civilisations brillantes : la puissance et la hauteur du rêve, et l’audace du poète Antique qui disaient : je suis homme, et rien de ce qui est humain ne m’est étranger et ne me fait peur. Comme le poète, l’Afrique doit s’armer de vaillance et d’audace pour aller jusqu’aux limites du possible.
Avec cela, un minimum de probité morale et intellectuelle sans lesquelles, nos appétits gloutons, auront vite repris le dessus. Le GERIA semble avoir pris la mesure des défis à relever, en participant à la mobilisation de plusieurs intellectuels autour de problématiques de l’heure et d’avenir pour l’Afrique.
C’est aussi ici, que la femme africaine dont les mérites restent encore, trop souvent sous- estimés, devrait trouver une place, une écoute et une expression à la hauteur de l’intelligence, pertinence, justesse, sensibilité et pourquoi pas, de la noblesse de sa pensée et de ses choix étouffés.
Et puisqu’il est question de mettre en marche un processus d’intégration de tant d’Afriques culturelles différenciées, les historiens, les anthropologues, les sociologues, les politologues, les spécialistes du numérique, les spécialistes de la psychologie sociale, bref, les spécialistes des sciences sociales et humaines sont invités à mettre à contribution leurs connaissances et leurs expériences.
L’intégration de l’Afrique est impensable sans la garantie d’un soubassement culturel solide, et la mise en perspective de l’héritage de son patrimoine spirituel.
L’Afrique ne se bâtira pas sans émerveillement ni sensibilité, sans passion pour le travail fondateur, sans véritable amour de ses enfants, les uns envers les autres, sans justice ni vertus, sans ouverture à la pensée, à la recherche, et à l’innovation, aux sciences et technologies, et à l'histoire.
Extrait de la contribution de Monsieur Pierre-Michel NGUIMBI à la rédaction du livre Afriques, Panafrique des racines à l’arbre
- 55 discours marquants sur l’Afrique commentés par 127 personnalités. ISBN : 9782849224984.
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